mardi 19 mars 2024

Un Chevalier de Malte originaire de Vouxey

 

Nicolas François ROUYER est né le 5 mars 1762 à Vouxey.

Acte de naissance de Nicolas François


Il passera son enfance à Vouxey dans cette famille ROUYER, de haute bourgeoisie locale qui accumule titres et possessions à la veille de la révolution Française.

A la faveur d’une intervention paternelle dans la tradition de la noblesse, son destin est très vite sellé. Une carrière dans les ordres s’ouvre à lui et c’est donc tout naturellement que, à l’âge de 18 ans, Nicolas François est reçu comme chevalier dans l’Ordre de Malte. 




En sa qualité de chevalier, il reçoit des pensions et un canonicat à Paris, à St Jean de Latran qui dépendait de l’ordre de Malte. L’année suivante, en 1781, il rejoint le siège de l’ordre à Malte à bord d’une corvette au départ de Marseille. 

La Valette


L’ordre de Malte

Un peu d’histoire autour des Chevaliers. Il s’agit d’une structure contemporaine des croisades. Elle fut créée dans l’objectif de venir en aide aux pèlerins partis loin de chez eux en guerre sainte. Bien des choses ont été écrites sur cet ordre mais, pour notre propos il nous suffira de retenir qu’après la chute de Saint Jean d’Acres, les chevaliers se replièrent sur Chypres, puis sur Rhodes avant de trouver un asile, accordé par Charles Quint sur l’Île de Malte. D’où les différents noms de Chevaliers de l'Ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de chevalier de l’Ordre de Rhodes et enfin de Chevaliers de l’Ordre de Malte.


Grand Maître de Malte

C’est donc dans la Citadelle à La Valette désormais siège de l’Ordre de Malte, que Nicolas François rejoindra les chevaliers en résidence dans la capitale. Deux siècles plus tôt, Le Caravage, Chevalier de Malte déchu s’était évadé de façon mystérieuse de cette même citadelle réputée imprenable. 
 
Fort San Angelo 


Il a laissé sur l'Île de Malte sa célèbre Décollation de St Jean Baptiste toujours visible la cathédrale St Jean à La Valette.  

la Décollation de Jean Baptiste



Nicolas François ROUYER, Chevalier de l’Ordre de Malte

Au départ de Marseille, Nicolas François s’embarque sur une corvette qui le conduit à la Valette en 1780. Il séjourne sur l’île pendant 4 années au service de l’Ordre de Malte afin d’acquérir toutes les compétences nécessaires et les aptitudes à représenter les chevaliers après des instances européennes. En 1784, il est enfin prêt pour des missions hors de l’île de Malte. Il est appelé aux fonctions de secrétaire de l’Ordre auprès de la Cour de Rome pendant trois ans. Au bout de 3 ans de service, Il est de retour en France. Il est nommé Maître Ecuyer auprès du Grand Maître de ROHAN. Il obtient une commanderie de l’Ordre, celle de Saint-Marc près de Chatillon-sur-Seine avec le titre de Chanoine Chevalier Commandeur. Alors que la révolte gronde et que la Révolution Française bouscule l’ancien régime avant de le renverser, L’Ordre de Malte n’a plus une bonne image sur le territoire. 


C’est une des raisons du rapatriement des responsables de l’Ordre sur l’Île de Malte ; Nicolas quitte donc de nouveau la France pour La Valette.




Napoléon Bonaparte à Malte

En quittant un pays en pleine tourmente révolutionnaire pour un asile au siège de l’Ordre, ROUYER s’attendait-il à se retrouver face au débarquement des français sous les ordres de Bonaparte quelques années plus tard? Certainement pas. Toujours est-il qu’en 1798, la flotte française fait voile vers l’Egypte. Sur son chemin, il y a l’Île de Malte devenu point stratégique. Trois escadres se retrouvent devant La Valette. Celle de Civitavecchia arrive le 6 juin, celles de Gênes et de Bastia le 9 juin.


 
Sous le prétexte d’un non-respect de règles maritimes qui prévoient l’escale des bateaux sur Malte, Bonaparte force le passage et engage un combat qu’il sait inégal. 




Il débarque le 10 juin au bout de quelques jours d’affrontements et obtient la reddition de l’île.


 
Conséquence de l’acte de capitulation de l’île, Nicolas François ROUYER est expulsé et rapatrié en France avec, comme pour tous les chevaliers de Malte originaires de France, une rente viagère de 700F accordée par l’Etat Français. Naturellement, au pays, personne ne l’attend car toutes les structures de l’ancien régime ont été balayées. Le monde d’avant n’existe plus ! Terminées les faveurs de l’ancien régime et la féodalité des ordres ecclésiastiques ! Banni de Malte, oublié d’un ordre en pleine débâcle, c’est dans le dénuement le plus complet qu’il décide de rejoindre ses terres natales. Il sera accueilli à Vouxey par son frère aîné, Inspecteur des Eaux et Forêts au district Mouzon Meuse. Il passera 4 années en retrait des affaires publiques vivant de loin l’évolution du Directoire vers le Consulat. La meilleure façon de s’adapter et de retrouver une charge qui lui convienne ? Rester dans le domaine qu’il affectionnait auprès de l’Ordre de Malte: la diplomatie. Il décide donc d’adresser fin 1803 à TALLEYRAND, ministre des relations extérieures, une demande d’admission dans la carrière diplomatique. 

Nommé secrétaire de Légation en Suisse.

Général Ney

 

Nicolas reçoit une réponse favorable à sa demande auprès de TALLEYRAND. Et c’est auprès du Général NEY, Ministre Plénipotentiaire à Berne qu’il va commencer sa carrière diplomatique au service de la France. Durant tout l’Empire, Rouyer remplira les fonctions, tantôt de secrétaire de Légation, tantôt de Chargé d’Affaires, selon les nominations et les vacances du poste de Chargé d’Affaires. 




Pendant ces dix années la Suisse a vécu une certaine stabilité, malgré le conflit entre la République et les coalisés, alors qu’elle aurait dû fournir des régiments à la France. Il a eu à gérer une période difficile avec différentes violations du territoire suisse par les troupes coalisées qui voulaient que la Suisse s'associe à leur cause après la bataille de Leipzig et qu’elle prenne part au conflit. Aide à la France ? Aide aux alliés? Neutralité de la Suisse ?

Hanz Reinhart
 


Autant de dossiers que ROUYER aura à traiter avec diplomatie notamment avec le Landamann Hanz REINHART qui devait assurer la médiation  entre la Confédération Suisse et  la France. 




Le travail de ROUYER lui vaudra l'estime de la Suisse dans ses démarches et la reconnaissance de l'Empereur  qui lui attribue de la Croix de la Légion d'Honneur en 1811.


 Chute de l'Empire,

Après la capitulation de Napoléon I°, il n'y a plus de raison pour Rouyer de poursuivre sa mission en Suisse. Il rentre en France et se retranche à Neufchâteau parmi les siens en attendant l'évolution de la situation du pays. Puis vient l'épisode des cents jours, suivi d'une Restauration peu favorable aux serviteurs de l'Empire déchu. Dans la logique de ce qu'il fut avant la Révolution, François Nicolas renoue avec la tradition et envoie son serment de fidélité au roi Louis XVIII. Il adresse également un courrier au ministre des relations extérieures, le prince de Bénévent en vue d'obtenir de nouveau un poste dans la diplomatie, qui ne lui répondra jamais.

 

Retraite de Nicolas ROUYER

C'est ainsi que, faute de réponse et de perspectives, prend fin la carrière de Nicolas François ROUYER à 53 ans. Il se retire d'abord à Vouxey, puis à Nancy dans un immeuble bourgeois de la Rue Sainte Catherine. 


Rue Sainte Catherine Nancy




Il ne s'est jamais marié mais il a adopté une fille, Françoise Ernestine qui épousera Ferdinand Félix Alexandre de KIRSCHBERG, avocat à la Cour Royale de Nancy. Nicolas François décédera le 17 décembre 1839, à l'âge de 77 ans.

acte décès Nicolas François
 

Jacques VOIRIN, 

Président du Cercle Généalogique du Pays de Jeanne










dimanche 10 mars 2024

Assemblée générale ordinaire du CGPJ

 Notre assemblée Générale Ordinaire se tiendra le vendredi 22 mars à 14H30


à la maison des Associations 

des Tilleuls

46, Grande Rue à Liffol le Grand



Ordre du jour:


  - Rapport Moral

  - Rapport d'activités

  - Rapport financier

  - Questions diverses

  - Clôture de l'A.G. par le pot de l'amitié


                       

                     Le Président, 

J. Voirin