Aux origines.
Charles Frédéric est né à Stains le 26 janvier
1826. Il est le fils de Charles Frédéric, jardinier et de Anne Sirée Prévot.
Il suivra son régiment dans déplacements d’une
ville de garnison à une autre, marquant la présence militaire sur le territoire
français au fil des décisions gouvernementales. Sedan, Givet et Rocroy en 1849,
Haguenau en 1850.
Répressions en France
1851, année du coup d’état du Prince Président qui
devient Empereur à la suite d’un référendum contesté.
Dans une trentaine de départements, les
républicains organisent la résistance et marchent vers les chefs-lieux. Le 4°
de Hussards est envoyé dans le sud contre des colonnes républicaines bien mal
armées.
L’historique du 4° de Hussards note : « A
Béziers, le régiment fut obligé de charger dans les rues de la ville pour
dissiper les bandes qui venaient assaillir la sous-préfecture. Autour
d'Avignon, il fut chargé de fournir des patrouilles qui eurent plusieurs fois
avec la population soulevée, des rencontres dans lesquelles le sang coula.
"
Première campagne
1854. Les quatre premiers escadrons du 4° de
Hussard sont mobilisés et se mettent en route pour Marseille le 31 à l'effectif
de 33 officiers, 667 sous-officiers et cavaliers. Direction l’Orient pour une
guerre franco-britannique contre les manœuvres russes à Sébastopol Constantinople.
Le maréchal des logis Buhler rejoint son unité en Bulgarie le 7 juillet.
Il fait valoir ses droits à congés renouvelable et
devient garde forestier, mais pas pour longtemps puisqu’il se réengage pour 7
ans au sein des Chasseurs à Cheval de la Garde Impériale en octobre 1856. Il
reprendra très vite ses galons et deviendra adjudant vaguemestre peu de temps
avant la guerre de 1870.
Début de la guerre de 1870.
Quel soldat pittoresque que ce vieux brave qui a
essuyé tant de campagnes bien loin de son pays,
évadé de Metz pour continuer à se battre avec des compagnons de
fortune !
Voici quel était l'accoutrement de ce major de 44
ans accueilli par Victor Martin et son état major du camp de Boëme : « il
était habillé d’un uniforme d'adjudant de chasseurs à cheval de la garde, sauf
qu'il portait des chaussons et des sabots en place de bottes, qu'il avait un
long pardessus d'hiver bourgeois en drap marron et un chapeau mou gris, à
larges bords, comme un mousquetaire. »
Le trublion du camp des Francs-tireurs.
De tels états de service ne pouvaient que servir la
cause des francs-tireurs. Mais c’était sans compter un caractère bien trempé
digne de l’expérience d’un soldat malmené et endurci par les champs de bataille
qu’il a traversés. Buhler et ses hommes
ont mis en péril bien des expéditions du camp faute de s’en tenir aux consignes
Un exemple : En préparation des combats de
Lamarche du 12 décembre, Buhler avec 30 hommes, avait pour mission de tenir
position près du bois de la Fourrée pour débusquer les Allemands qui voudraient
passer. Lorsque les Prussiens pénétrèrent effectivement dans le bois au point
où devait se trouver le lieutenant Buhler, avec ordre de résister jusqu'à
l'arrivée des autres compagnies, ce lieutenant, supposant que l'attaque aurait
lieu plus à droite, avait cru devoir modifier sa place dans le champ bataille
sans en avertir son état-major. De sorte que, quand l'ennemi arriva par les
bois, il fut promptement débordé par des forces considérables et dut se
replier, après un échange de quelques coups de feu, abandonnant ainsi la forêt
aux Prussiens qui s'y ruèrent en masse déstabilisant sérieusement le dispositif
arrêté la veille par l’état-major du camp.
Un deuxième exemple : au cours d’une autre
mission, Buhler entreprit avec ses hommes une marche sur Nancy sans
coordination avec le camp. Bien que d’une rare audace, cette marche faillit
mettre en danger l’expédition de sabotage de la ligne Strasbourg/Paris montée
par Victor Martin et son comité militaire, à la demande du gouvernement
provisoire. A plusieurs reprises, Buhler et ses hommes se retrouvèrent sur
l’itinéraire de cette expédition, compromettant la discrétion des colonnes du
camp en route pour Fontenoy. Tout d’abord à Châtenois où Buhler reçut fermement
l’ordre du commandant Coumès de quitter les lieux. Puis à la ferme de Hayevaux
où le commandant Bernard tança vertement Buhler de quitter les lieux de de
faire s’il le souhaitait diversion en direction de Neufchâteau.
On peut considérer que durant toute cette période,
l’adjudant Buhler et ses hommes ont accompagné en électrons libres les colonnes
de francs-tireurs sans en accepter totalement l’autorité et en appliquant les
ordres avec beaucoup de libertés.
Après guerre
Buhler et ses hommes rentreront au dépôt de leur
régiment à Valence. Ce régiment, devenu 13° chasseurs à cheval, prendra la
direction de Libourne. L’adjudant Bühler regagnera le dépôt de Valence en
février 1871. Il sera nommé officier de la légion d’honneur en 1872. Il
quittera définitivement son régiment en 1873. On perd sa trace et excepté
quelques éléments de recherches qui nous conduisent à Brignols où on retrouve
trace de son domicile en 1872. Il semble
qu’il ait coupé les ponts avec son passé puisque sa sœur, Elisa Victoire, le
recherche en 1876 alors qu’il est domicilié au 16 Rue Juge, Grenelle Paris XV°.
J. Voirin, Président du Cercle Généalogique du Pays
de jeanne