mardi 3 septembre 2024

RENTREE du CERCLE GENEALOGIQUE DU PAYS DE JEANNE

 


Exceptionnellement por cette année, le CGPJ n'a pas participé au forum des associations de Neufchâteau parce qu'il contribue aux expositions des 80 ans de la libération de Liffol le Grand et de Neufchâteau.



Au Trait d'Union de  Neufchâteau du 31 août au 14 septembre.





Au Musée de  Liffol le Grand les 3 week-end de septembre.



Cette année, le CGPJ continue de proposer à ses adhérents des animations hebdomadaires sous forme d'ateliers sur deux sites, à la maison des associations de Liffol et à la MCL de Neufchâteau.

De quelles façons?


Tout d'abord en aidant chacun à mettre de l'ordre dans ses informations personnelles afin de les rassembler sous forme de données qui seront la base de l'élaboration d'un arbre généalogique.



Ensuite par la familiarisation des outils informatique de construction mis à disposition par le cercle.



Initiation à la mise en place d'une numérotation de ses données, à l'utilisation de logiciels de généalogie.


Le cercle généalogique s'adapte aux demandes de ses membres et leur propose des solutions. Arbres, fiches individuelles, rédactions de chroniques familiales sont autant de modèles de recherche proposés en fonction des souhaits de chacun.

Pour travailler, le CGPJ met à disposition de ses adhérents des abonnements vers des moteurs de recherche tels que FILAE, My Héritage, Family Search... 



Il aide à la navigation sur des sites comme Généanet, Mémoire des Hommes, Genweb Mémorial ou encore le mémorial de ma Shoah.

Le CGPJ participe à l'élaboration d'une base de données collective pour l'ensemble de la Lorraine. Cet outil spécifique est également à la disposition de nos adhérents.

Vous l'aurez compris, le principe de fonctionnement offre un environnement de recherches riche en outils et une entraide où chacun participe par ses propres acquis pour aider toute personne qui se retrouve dans l'impasse.

Pour vous en rendre compte, le mieux c'est d'essayer. Alors rejoignez-nous. Nous proposons des ateliers en plage de 2 heures chaque mercredi à la maison des associations de Liffol et chaque jeudi à la MCL de Neufchâteau.

Pour nous joindre:

une adresse CGPJ, 46 Grand Rue 88360 Liffol le Grand

Un mail: cerclegenealogiquedupaysdejeanne@sfr.fr


 



 







Les billets de la discorde

 

80ème anniversaire du débarquement. 80ème anniversaire de la libération de Neufchâteau. L’histoire est connue, quoique … Des historiens se sont penchés sur certains aspects des évènements qui ont accompagné l’engagement de ces héros honorés comme il se doit pour avoir libéré notre territoire du joug allemand. Comment les alliés voyaient-ils l’évolution de la France après le conflit ?

C’est une page très peu connue de l’histoire de la seconde guerre mondiale. Le Président Roosevelt avait prévu d’imposer à la France, comme aux futurs vaincus, un statut de protectorat, régi par un Allied Military Government of Occupied Territories (Amgot). Cette gouvernance militaire américaine des territoires occupés aurait aboli toute souveraineté, y compris le droit de battre monnaie.

La défaite de juin 40

En très peu de temps, la destruction de l'essentiel des armées françaises  pousse le gouvernement français à demander l'armistice. Cependant, le 18 juin, depuis Londres, refusant de cesser le combat, un général français lance un appel pour poursuivre la lutte contre l'Allemagne aux côtés de l'Empire britannique alors que, par l'armistice, la France s'est retirée de la guerre, entreprenant avec l'Allemagne une collaboration économique forcée qui englobe tout son empire colonial.  Conséquence de l’invasion allemande, un certain nombre de gouvernements en exil ou dissidents se rangent aux côtés du Royaume-Uni.




L’organisation d’une résistance à l’Allemagne

Très vite, le Général de Gaulle se pose en défenseur de la France Libre. Ce qui n’est pas du tout du goût des américains. Ceux-ci redoutaient surtout que la France s’oppose aux vues américaines sur l’Europe d’après-guerre. Et de Gaulle, qui prétendait rendre à son pays une souveraineté pleine et entière ne se privait pas de les défendre ces intérêts si chers à sa vision de la victoire. C’est pourquoi les Etats-Unis pratiquèrent quasi systématiquement leur veto contre de Gaulle, surtout lorsque son nom contribua à unifier la Résistance.

Sous l’impulsion principale des USA, les alliés avaient décidé de mettre la France sous protectorat américain, à l’instar des pays vaincus, Allemagne, Italie et Japon. Le président américain Franklin Delano Roosevelt avait prévu l’instauration en France d’un gouvernement militaire allié des territoires occupés, plus connu sous le terme « AMGOT » pour « Allied Military Government of Occupied Territories ». Ce gouvernement devait être un gouvernement militaire d’occupation, constitué d’officiers américains et britanniques.

Les termes de Roosevelt dans un courrier destiné à Churchill sont édifiants : « Je suis enclin à penser que lorsque nous serons en France, il faudra considérer notre action comme celle d’une occupation militaire gérée par des généraux Américains et Britanniques (…). L’administration nationale, doit être gardée entre les mains du commandant-en-chef Britannique ou Américain »

Les protestations du Général de Gaulle

De Gaulle souhaitait que la France retrouve sa souveraineté à la fin du conflit. Il s‘est très vite opposé aux vues du président américain qui jouait d son véto contre le général chaque fois qu’il s’agissait de permettre au chef de tous les Français libres d’unifier la résistance en territoire occupé. Organisation d’une administration alliée, organisation d’une gestion économique du pays et émission d’une monnaie, tels étaient les bases du plan prévu par les alliés pour gérer notre pays libéré. Bien entendu, le général ne voulait pas en entendre parler ! Position bien tranchée qui a généré beaucoup de tensions dans le camp allié jusqu’à ce que le gouvernement britannique reconnaisse officiellement l'autorité de Charles de Gaulle sur les Français libres par un communiqué libellé en ces termes : « Le Gouvernement Britannique reconnaît le général de Gaulle comme chef de tous les Français libres, où qu'ils se trouvent, qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée. » Il n’était donc plus question d’une mise sous tutelle avec une gestion étrangère du pays !



Le franc complémentaire

Mais les Etats Unis avaient déjà commencé à battre une monnaie spécifique destinée à un usage sur le sol français dès la fin de la guerre.  Dans ses Mémoires de guerre, De Gaulle évoque cette affaire : « Les troupes et les services qui s'apprêtent à débarquer sont munis d'une monnaie soi-disant française, fabriquée à l'étranger, que le Gouvernement de la République ne reconnaît absolument pas ».





Les Américains débarquent en Normandie, le 6 juin 1944. Ils ont dans leurs bagages une série de pièces et de billets de banque, au format et à la couleur identiques à leur dollar, portant non pas « République française », mais la mention « France » entourée de la devise républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité. Deux jours après cette mise en circulation, le Gouvernement provisoire de la République Française adresse une sévère mise en garde aux gouvernements anglais et américain : il leur écrit « qu'il ne reconnaît aucune valeur légale aux vignettes qui ont été mises en circulation sans son avis ». Cependant le débarquement se poursuit et les Normands reçoivent ces billets en dédommagement de terrains réquisitionnés ou comme salaire d’embauche par l’armée. La circulation et l’usage de ces « vignettes » ne durèrent que jusqu'à la fin août 1944, elles ne furent définitivement démonétisées qu’à la fin de 1947.







 





La rancune du Général.

Dans une ultime provocation gaullienne, le Général refusera chaque année de célébrer les commémorations du 6 juin 1944.

Le 6 juin 1945 est le premier anniversaire du débarquement, que l’on commémore à Arromanches, Alors le 6 juin 1945, le général de Gaulle ne se montre pas. Ostensiblement, et pour bien exprimer son désaccord, c’est en Normandie qu’il se rend pour une première commémoration.

Le général de Gaulle tiendra exactement la même ligne lors du vingtième anniversaire du débarquement le 6 juin 1964. Revenu au pouvoir entre-temps, il ne se rend pas aux commémorations du 6 juin, pour les mêmes raisons qu’en 1945. Il leur préférera les commémorations du débarquement en Provence, le 15 août. Un débarquement qui, pour lui, avait l’avantage d’avoir été mené par une majorité de troupes françaises, dirigées par de Lattre de Tassigny.





Le témoignage d’Alain Peyrefitte

Dans son livre « C’était de Gaulle », Alain Peyrefitte cite les mots de Charles de Gaulle qui justifient son refus de célébrer le débarquement de Normandie : « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne ! Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis… Et vous voudriez que j’aille commémorer ce débarquement qui était le prélude à une seconde occupation du pays ? »




Le titre de Peyrefitte prend tout son sens : « C’était De Gaulle »



J. Voirin, Président du Cercle Généalogique du Pays de Jeanne