80ème anniversaire du débarquement. 80ème
anniversaire de la libération de Neufchâteau. L’histoire est connue, quoique … Des
historiens se sont penchés sur certains aspects des évènements qui ont accompagné
l’engagement de ces héros honorés comme il se doit pour avoir libéré notre
territoire du joug allemand. Comment les alliés voyaient-ils l’évolution de la
France après le conflit ?
La
défaite de juin 40
En très peu de temps, la destruction de l'essentiel des armées françaises pousse le gouvernement français à demander l'armistice. Cependant, le 18 juin, depuis Londres,
refusant de cesser le combat, un général français lance un appel pour poursuivre la
lutte contre l'Allemagne aux côtés de l'Empire britannique alors que, par
l'armistice, la France s'est retirée de la guerre, entreprenant avec
l'Allemagne une collaboration économique forcée qui englobe tout son empire colonial. Conséquence de l’invasion allemande, un certain nombre de gouvernements en exil ou
dissidents se rangent aux côtés du Royaume-Uni.
L’organisation d’une résistance à l’Allemagne
Très vite, le Général
de Gaulle se pose en défenseur de la France Libre. Ce qui n’est pas du tout du goût
des américains. Ceux-ci redoutaient
surtout que la France s’oppose aux vues américaines sur l’Europe
d’après-guerre. Et de Gaulle, qui prétendait rendre à son pays une souveraineté
pleine et entière ne se privait pas de les défendre ces intérêts si chers à sa
vision de la victoire. C’est pourquoi les Etats-Unis pratiquèrent quasi
systématiquement leur veto contre de Gaulle, surtout lorsque son nom contribua
à unifier la Résistance.
Sous l’impulsion principale des USA, les alliés avaient décidé de mettre la France sous protectorat américain, à l’instar des pays vaincus, Allemagne, Italie et Japon. Le président américain Franklin Delano Roosevelt avait prévu l’instauration en France d’un gouvernement militaire allié des territoires occupés, plus connu sous le terme « AMGOT » pour « Allied Military Government of Occupied Territories ». Ce gouvernement devait être un gouvernement militaire d’occupation, constitué d’officiers américains et britanniques.
Les termes de
Roosevelt dans un courrier destiné à Churchill sont édifiants : « Je suis enclin à penser que lorsque
nous serons en France, il faudra considérer notre action comme celle d’une
occupation militaire gérée par des généraux Américains et Britanniques (…).
L’administration nationale, doit être gardée entre les mains du
commandant-en-chef Britannique ou Américain »
Les protestations du Général de Gaulle
Le franc complémentaire
Mais les Etats Unis avaient déjà commencé à battre une monnaie
spécifique destinée à un usage sur le sol français dès la fin de la
guerre. Dans ses Mémoires de guerre, De
Gaulle évoque cette affaire : « Les troupes et les services qui s'apprêtent
à débarquer sont munis d'une monnaie soi-disant française, fabriquée à
l'étranger, que le Gouvernement de la République ne reconnaît absolument pas ».
Les Américains débarquent en Normandie, le 6 juin 1944. Ils ont
dans leurs bagages une série de pièces et de billets de banque, au format et à
la couleur identiques à leur dollar, portant non pas « République française »,
mais la mention « France » entourée de la devise républicaine : Liberté,
Égalité, Fraternité. Deux jours après cette mise en circulation, le
Gouvernement provisoire de la République Française adresse une sévère mise en
garde aux gouvernements anglais et américain : il leur écrit « qu'il
ne reconnaît aucune valeur légale aux vignettes qui ont été mises en
circulation sans son avis ». Cependant le débarquement se poursuit et les Normands
reçoivent ces billets en dédommagement de terrains réquisitionnés ou comme
salaire d’embauche par l’armée. La circulation et l’usage de ces « vignettes »
ne durèrent que jusqu'à la fin août 1944, elles ne furent définitivement
démonétisées qu’à la fin de 1947.
La rancune du Général.
Dans une ultime provocation gaullienne, le Général refusera chaque
année de célébrer les commémorations du 6 juin 1944.
Le 6 juin 1945 est le premier anniversaire du débarquement, que
l’on commémore à Arromanches, Alors le 6 juin 1945, le général de Gaulle ne se
montre pas. Ostensiblement, et pour bien exprimer son désaccord, c’est en Normandie
qu’il se rend pour une première commémoration.
Le général de Gaulle tiendra exactement la même ligne lors du
vingtième anniversaire du débarquement le 6 juin 1964. Revenu au pouvoir
entre-temps, il ne se rend pas aux commémorations du 6 juin, pour les mêmes raisons qu’en 1945. Il leur préférera les
commémorations du débarquement en Provence, le 15 août. Un débarquement qui,
pour lui, avait l’avantage d’avoir été mené par une majorité de troupes
françaises, dirigées par de Lattre de Tassigny.
Le témoignage d’Alain Peyrefitte
Le titre de
Peyrefitte prend tout son sens : « C’était De Gaulle »
J. Voirin, Président
du Cercle Généalogique du Pays de Jeanne
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