lundi 8 avril 2019

Joseph PÂQUET, curé de la paroisse de St Elophe au XVIII° siècle

Eglise de St Elophe


Joseph Pâquet est arrivé à St Elophe avec ses parents au cours de l'année 1762 alors qu'il n'était encore que diacre. Son père, Louis Pâquet et sa mère, Marie Guerre sont " des bourgeois demeurant à Nancy, vieille ville". Ils s'installeront avec leur fils, Joseph, qui succédera à André Gabriel Rossignol.


signature du curé Pâquet

signature du curé Rossignol






Le premier acte où apparaît la signature de Joseph Pâquet sera l'acte de décès de sa mère, le 25 juin 1762 en la maison curiale de Brancourt. Tout un symbole!!


Acte de décès de Léon Pâquet, père de Joseph Archives 88

Le voilà donc responsable de la paroisse de St Elophe et de ses annexes, ce qui représente un territoire conséquent qui comprend Brancourt, St Elophe, Soulosse, Fruze, Autigny la Tour et la seigneurerie de Boinville.
Bien que l'église se trouve à St Elophe,  la maison curiale, avec sa chapelle se trouve à Brancourt. Les registres paroissiaux sont donc rattachés à Brancourt avec mentions marginales du lieu d'origine.
C'est dans ce contexte particulier que Joseph Pâquet gèrera sa paroisse. Il sera secondé par un aumônier rattaché à la chapelle de Boinville et par un vicaire qui officie à Autigny la Tour.

extrait monographie d'instituteur


comptabilité archives 88
Le curé Pâquet est un homme exigeant qui se battra sur tous les fronts pour assurer la perception des rentrées des charges de la paroisse. Il va très souvent s'opposer aux mauvais payeurs et les contraindre à régler leurs dettes. Il se trouvera souvent en désaccord, voire même en conflit avec le conseil de fabrique de sa paroisse, normalement chargé de la gestion de la communauté catholique. Il tiendra des registres sur plusieurs années et ne manquera pas de rappeler à chacun ses dettes et ses devoirs, au point d'intenter des procès à celles et ceux qui l'ignoreraient.

Il tient sur les registres un état scrupuleux des dettes et procède à leurs recouvrements. Il fait appel à l'évêché pour règlement des conflits entre la paroisse et ses différents hameaux. Le différent le plus important durera plus de 11 ans avec les seigneurs de Boinville. Le prêtre espérait tout simplement s'approprier des biens dont il devait seulement percevoir l'impôt. Beaucoup trop gourmand au regard de ses droits, il perdra son procès malgré toute les démarches qu'il avait entreprises au niveau civil et religieux.


extrait monographie instituteur

Le prêtre poursuit l'oeuvre autour des reliques de St Elophe.
Dans le domaine comptable, il gère de main de maître l'organisation du prêt de la chasse contenant les reliques du saint martyr. Cette chasse fait l'objet de processions vers les villages voisins qui en font la demande pour des dévotions. 
Les garanties: les emprunteurs doivent garantir le bon usage  et la protection de la relique sur la totalité de leurs biens personnels. Au retour  à St Elophe, le prêtre Pâquet vérifie l'état de la chasse et lève officiellement l'hypothèque  au cours d'un office.
Les revenus: Les offrandes faites au saint martyr dans la paroisse d'accueil doivent revenir en totalité  à Soulosse, exception faite de celles perçues au moment des offices qui sont partagées pour moitié entre les deux parties.
Chasse  Archives 88


C'est au prix de cette pugnacité que la paroisse de St Elophe se retrouvera particulièrement riche ainsi qu'il sera constaté au moment de la révolution. Au niveau du casuel, la somme du fixe et de l'occasionnel s'élève à 3525 livres, coquette somme qui témoigne de l'efficacité de la gestion de notre curé!
   
Casuel, monographie instituteur

Côté vie quotidienne, les actes paroissiaux sont scrupuleusement relevés; les bonnes moeurs des paroissiens sont surveillées. Rien ne lui échappe, décès sans sacrements, consanguinité dans les mariages, validité des dérogations, naissances illégitimes. . . 
Il s'adjoint les services de la sage femme élue par l'assemblée catholique du village. Elle est chargée, dans le cas de naissance illégitime, de faire avouer le nom du père dans les douleurs de l'enfantement.
élections Archives 88




dessin monographie, instituteur
Il veille à la bonne conduite de ses ouailles et prend de sévères mesures à l'encontre de celles et ceux qui dérogent à cette règle. C'est ce qui s'est passé ce soir de Noël avec les demoiselles de la congrégation: " Deux d'entre elles s'étant battues le jour de Noël pendant leurs vêpres et s'étant fait sang dans l'église". Le curé a prononcé l'abolition de la congrégation et conseille de ne pas rétablir ladite congrégation " car il y a trop d'inconvénients, c'est trop éloigné de l'église pour pouvoir suivre et observer les filles. "


la révolution arrive aux portes de St Elophe avec son lot de transformations. 
signatures Archives 88

Après un moment de transition et un dernier acte de naissance porté sur les registres paroissiaux le 1° novembre 1792, le curé Pâquet cédera sa charge au maire Dessard et au greffier Galland chargés désormais des registres d'état civil.



Archives 88


Notre curé continuera à exercer son office après avoir prêté serment constitutionnel le 24 prairial, an III, devant toute la municipalité assemblée pour l'occasion.





Qu'est devenu par la suite le citoyen Pâquet? On sait qu'il a dénonçé son serment républicain à la restauration du culte catholique. Après une trentaine d'années au service de la paroisse de Soulosse, il a quitté le village et pris en charge une paroisse dans la région nancéenne. . .











   


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