Un conflit entre l’empire français et la Confédération
des états allemands
Dès le début du
conflit, les batailles s’engagent très vite à la frontière. Sarrebruck le 2
août victoire française, Wissembourg le 4 août victoire prussienne, Spicheren
le 6 août victoire prussienne, Woerth le 8 août, victoire prussienne. On note
le siège de Toul le 16 août et le siège de Metz le 20 août. Le décors est
planté dans cette région du Grand Est où les armées sont très proches les unes
des autres. Elles se cherchent, s’esquivent ou se rencontrent au hasard des
hésitations d’un commandement qui, faute de réseaux de communications efficaces,
n’a pas de stratégie précise et calculée. C’est ainsi que Bazaine ne répond ni
à St Privat, ni à Mars la Tour alors qu’une intervention aurait pu changer le
cours des évènements. Les armées françaises ont tendance à utiliser le repli à
l’intérieur des terres. En réponse, les troupes prussiennes établissent
systématiquement des sièges aux endroits stratégiques, sièges dont l’armée
française ne se sort jamais parce que l’artillerie prussienne est beaucoup plus
efficace que le canon français.
Strasbourg,
16 août 1870 / 28 septembre 1870
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Général Ulrich |
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Général Von Werder |
Metz : 20 aout / 28 octobre
Dans un premier
temps, Bazaine, Commandant de l’armée du Rhin se replie sur Chalon sur Marne pour y rejoindre des
réserves et faire face aux troupes allemandes qui progressent sur le territoire.
Puis il se replie vers Metz avec la seule
armée véritablement constituée forte de 180 000 hommes ignorant complètement,
faute de coordination et de tactique, l’évolution des champs de bataille autour
de lui. Il est talonné par la 2° armée allemande du Prince Frédéric Charles qui
cherche l’affrontement.
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Maréchal Bazaine |
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Prince Frédéric Charles |
Sedan :
1 & 2 septembre 1870
L’armée du camp de
Châlons forte de 4 corps d’armée est sous le commandement de Mac Mahon. Dans le
but de secourir Bazaine à Metz, il reçoit l’ordre de venir de porter secours à
la ville assiégée. Talonné par l’armée allemande, il dirige ses troupes vers
les Ardennes. Harcelée par les avant-gardes de la III° armée prussienne, Mac
Mahon décide de se réfugier sur Sedan où
le combat sera engagé le 1° septembre. Bataille qui tourne au désastre et
aboutit à l’abdication de Napoléon III en personne.
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Maréchal Mac-Mahon |
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Maréchal Von Molkte |
Abdication ne veut pas dire fin de la guerre !
Bismarck se rend
très vite compte que l’abdication de Napoléon III ne résout rien. Certes le
butin est impressionnant : 4 corps d’armée prisonniers avec l’armement et
les munitions.
Mais en France, chacun réagit selon ses convictions.
Gouvernement Provisoire à Paris. Armée de Bazaine aux ordres de l’impératrice
qui demeure à Paris, Armée d’Ulrich à Strasbourg qui se met aux ordres du
gouvernement provisoire.
Alors que beaucoup
de sièges se poursuivent, la guerre continue donc avec des armées qui se
reconstituent avec des parties de régiments qui ont échappé à l’ennemi, avec
des déserteurs et de nouveaux mobilisés par les départements et l’état naissant.
Globalement, l’état d’esprit du peuple français est à la poursuite de la guerre.
Les hommes politiques espèrent un sursaut patriotique à l’image de ce qui
s’était produit sous la révolution française.
A qui s’adressera désormais l’état allemand ?
A l’empire
représenté par le fils de Napoléon III ou l’impératrice ? A Jules Favre,
ministre des affaires étrangères, Léon Gambetta, ministre de la guerre ?
Dans l’immédiat, l’armée de Mac Mahon est défaite à Sedan, l’armée de Bazaine
est retenue à Metz et celle d’Ulrich à Strasbourg. Les troupes allemandes ont
le champ libre pour pénétrer sur le territoire français direction Paris. Elles
ne rencontrent que quelques résistances des troupes françaises qui commencent à
s’organiser sous l’impulsion des départements qui résistent et du gouvernement
provisoire qui réorganise ses armées et
prend ses marques.
Les armées du gouvernement provisoire
L’armée de la Loire.
L’armée de la Loire
est formée en octobre 1870 par Léon Gambetta, ministre de l'Intérieur et de la
Guerre du gouvernement de la Défense nationale, réfugié à Tours, pour
poursuivre, après la défaite de Sedan du 2 septembre 1870, la guerre contre les
Allemands.
Elle sera commandée
successivement par les généraux d'Aurelle, de Paladines et Chanzy.
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Général De Paladines |
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Général Chanzy |
L’armée du Nord.
Elle a pour mission
la défense du Nord de la France, qui comprend les départements de la Somme, de
l'Aisne, du Pas-de-Calais et du Nord. Son commandement est confié au général Faidherbe.
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Général Faidherbe |
L’armée de l’Est.
Elle a pour objectif
de couper les arrières et les lignes de communication des Prussiens, et au
passage, de délivrer Belfort, où le Colonel Denfert-Rochereau s'est enfermé
avec ses troupes dans la citadelle
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Général Bourbaki |
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Colonel Denfert-Rochereau |
L’armée des Vosges.
L'Armée des Vosges
est constituée en octobre 1870 et placée sous les ordres de Giuseppe Garibaldi
afin d'assurer la défense de la route de Lyon des armées prussiennes lors de la
guerre franco-allemande de 1870.
Tout ce dispositif
français est mis en œuvre pour barrer la route de Paris aux différentes armées
allemandes qui progressent rapidement et bénéficient des victoires sur Metz et
Strasbourg pour augmenter leurs effectifs
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Garibaldi |
Le siège de Paris.
Alors que la
résistance s’organise, les troupes allemandes parviennent aux portes de et
commencent le siège de la ville le 19 septembre. Malgré les efforts des armées
françaises reconstituées, le gouvernement provisoire ne parviendra pas à
assurer la levée de ce siège qui se terminera le 28 janvier 1871 avec des
conditions imposées par Bismarck qui marqueront le peuple français. Abandon de territoires,
dommages de guerre jamais égalés importants
occupations provisoires sont autant
de vexations qui auront les conséquences que l’on sait.
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Siège de Paris |
Les négociations
aboutissent le 26 février aux préliminaires signés à Versailles.
A la suite de ces
négociations, l’armée du Nord et l’armée des Vosges sont dissoutes le 7 mars
1871, l’armée de la Loire est dissoute le 14 mars 1871. Le sort de l’arme de
l’Est sera différent. Sa situation n’est pas réglée par les négociations de
Versailles. Les combats continuent donc et les troupes sont acculées vers la
frontière suisse où un accord sera trouvé pour une convention qui permettra aux
quelques 90 000 hommes de passer la frontière. Cet épisode a été
immortalisé par le panorama Bourbaki, fresque de plus de 100 m de long, exposée
à Lucerne.
Extraits du panorama Bourbaki
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Les armes déposées à la frontière suisse |
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PanoramaBourbaki |
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Panorama Bourbaki |
Bilan du conflit
Sept mois de guerre
ou plutôt sept mois d’une succession de batailles au gré des déplacements des
troupes avec une supériorité indiscutable de l’organisation allemande qui
utilise efficacement le télégraphe au niveau de la communication alors que les
Français en sont encore aux pigeons voyageurs … Cette maîtrise de l’information
leur a permis d’anticiper toutes les manœuvres françaises et de collaborer
efficacement au niveau du commandement.
L’introduction
d’armes nouvelles, fusils Chassepot pour la France / canons Krupp pour
l’Allemagne, a trouvé son champ d’expérimentation en dimension réelle lors de
ce conflit.
139000 morts côté
français, 51000 morts côté allemand. Sans égaler celles du conflit qui va
suivre, les pertes sont conséquentes.
Le coût de la guerre exigé par l'Allemagne est exorbitant: 5 milliards de francs indexés sur l'or comme garantie. Jamais une telle somme n'a été demandée en dommage de guerre. Cependant, la bonne santé financière de la France et la gestion habile de Thiers permettront au pays de payer avec plus d'une année d'avance, et d'obtenir une libération anticipée des territoires français occupés.
Sur les
cantons de Neufchâteau et de Coussey, le Cercle Généalogique du Pays de Jeanne
a comptabilisé une soixantaine de soldats morts pour la France. Le relevé des
noms et l’étude des archives civiles et militaires ont permis de rassembler des
documents et de faire une synthèse d’ensemble qui feront l’objet d’une
exposition au printemps 2021.
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Panorama Bourbaki |
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