jeudi 3 décembre 2020

 



C’était il y a 150 ans, 1870, Le combat de Lamarche.

Il y a tout juste 150 ans, le 11 décembre 1870 à 10H00 du matin commençait le combat des Fourches dit aussi combat de  Lamarche opposant un détachement de l’armée prussienne aux francs-tireurs du Camp de la Délivrance.



La veille de la bataille.

Depuis quelques temps déjà, de nombreuses escarmouches éclataient dans cette plaine que le début de l’hiver rendait hostile. Et c’est le 10 décembre 1870, alors qu’elle avait été attaquée à Dombrot le Sec, qu’une colonne de Prussiens venant d’Epinal décidait de poursuivre sa progression sur Lamarche. Embusqués dans une campagne qu’ils connaissaient bien,  Les éclaireurs de l’Avant-Garde de la Délivrance en surveillaient chaque mouvement pour rapporter le maximum de renseignements sur l’ennemi aux francs-tireurs repliés sur Lamarche. On tient donc conseil de guerre le soir de ce 10 décembre pour savoir comment venir à bout de cette colonne, forte de 1100 hommes, qui bivouaquait pour la nuit à Frain à quelques 8 kilomètres de là.




Les préparatifs du comité présidé par le sous-préfet Martin

 Certes, avec seulement 300 hommes,  sans artillerie ni cavalerie, ce sera difficile de tenir position face à l’ennemi. Alors, jusque tard dans la nuit, on discute, on échafaude et on arrête la stratégie qui devrait venir à bout du détachement prussien. Le rôle de chacune des compagnies est défini et un plan d’attaque précis est communiqué à chacun des commandants de compagnie ou de section :

Le lieutenant Buhler se rendra au Bois de la Fourrée tandis qu’un détachement de la compagnie du lieutenant Coumès prendra position au  poste de la Tuilerie. Le reste de cette compagnie se déploiera entre le Mont des Fourches et le Mont St Etienne. La compagnie du capitaine Bernard assurera les accès à Lamarche. Les compagnies du sous-lieutenant Rambaux et du capitaine Grégoire assureront les stratégies de replis en fonction de l’évolution des combats.



Le 11 décembre au matin

Dès 10 H. du matin, les premiers Prussiens apparaissent sur la route de Mirecourt à la hauteur du Bois de la Fourrée. Le plan échafaudé par le comité va fonctionner comme prévu. Mais hélas, c’était sans compter sur l’impétuosité du lieutenant Buhler qui, n’en faisant une fois de plus qu’à sa tête, rompt les consignes et, au lieu d’attendre l’arrivée de la colonne prussienne sur la route de Mirecourt, se déporte plus à droite vers un petit bois isolé qu’il suppose menacé par l’ennemi. Naturellement, la colonne prussienne qui arrivait de Frain par la route  se déploie sans obstacle dans le bois de la Fourrée, plongé dans un épais brouillard et recouvert d’une fine couche de neige. Très vite les soldats ennemis  débordent  le dispositif global des francs-tireurs. Vainement, Buhler essaie de revenir sur sa position initiale mais il doit faire face à des conditions météo difficiles et le déferlement des troupes prussiennes en bon ordre de bataille est tel qu’il ne peut être contenu. Les Prussiens se ruent vers le bois et l’occupent avant que les  compagnies du Camp de la Délivrance ne puissent y prendre position.  

L’affaire s’engage bien mal car l’ennemi, dès le début prend l’avantage, à la fois au niveau moral et au niveau topologique.




L’exploit après un combat bien mal engagé

Fort heureusement, le capitaine Bernard et le lieutenant Coumès, malgré le brouillard,  se rendent compte du mouvement des soldats de Buhler et de la faiblesse de leurs lignes. Ils rassemblent leurs hommes en embuscade et les disposent de façon judicieuse derrière les moindres bosquets, monticules ou accidents de terrain. Ainsi disposés au Mont des Fourches, ils offrent un front de bataille qui va surprendre les Prussiens dont ils perçoivent dans le givre et le froid les silhouettes furtives et inquiétantes qui s’approchent.

Dès que les chefs en donnent l’ordre, les francs-tireurs ouvrent un feu nourri qui surprend l’ennemi. Une fusillade impressionnante est engagée de part et d’autre et les Prussiens essayent de jouer sur leur nombre pour passer en force ! Mais leurs efforts sont vains face à une barrière de feu des soldats français d’autant plus efficace que les troupes prussiennes progressent en rangs serrés pour forcer le front par leur avantage numérique. Plus de vingt fois, selon des témoignages, les Prussiens reculent pour repartir à l’offensive. Si bien que, à force d’assauts répétés, les lignes françaises se rompent. Dans un dernier sursaut, les francs-tireurs, aux cris de « à la baillonnette ! » parviennent à retarder l’ennemi, ce qui permet aux compagnies de la Délivrance de se dégager de l’encerclement que les Prussiens projetaient de mettre en place.


 

Le retrait des Francs-Tireurs

Les compagnies Coumes et Bernard se replient en bon ordre sur Lamarche assurés dans leurs mouvements par les compagnies Rambaux et Grégoire. Il était temps car le nombre des soldats prussiens arrivés sur site augmentait et d’autres cavaliers ennemis étaient annoncés.  Cette retraite en bon ordre permit aux différentes compagnies de rejoindre le Camp de la Délivrance malgré la fatigue, dans la neige, le froid et le brouillard. Sans trop de difficultés parce qu’ils furent guidés dans leurs différents itinéraires par les gardes forestiers qui ont fait preuve d’une excellente connaissance des chemins et des sentiers aux alentours de Lamarche. Durant cette retraite, les soldats sont parvenus à sauvegarder un maximum de leur matériel qui fut également rapatrié sur le camp. Dans les jours qui suivirent, le bilan de l’opération fit état d’une quinzaine de morts. Tous les blessés ont été rapatriés sur Lamarche par l’ambulance.

Le décès de 7 soldats du corps franc sont enregistrés sur les registres de l’état civil de Lamarche : Joseph Baudot, de la compagnie Coumes, Jules Fourot, Eugène Jacob, Jean Charles Rauch et ? Gallois de la compagnie de partisans, Fréderic Ieminard et Emile Murjas  de la compagnie Grégoire du Gard

acte décès de Joseph BAUDOT



 acte décès de Jules FOUROT



acte de décès de Eugène JACOB



acte de décès de Jean Charles RAUCH




acte de décès de  ?  GALLOIS



acte de décès de Frédéric Iéménard



acte de décès de Emile Murjas



Côté prussien

A la suite des combats, les Prussiens se sont rapprochés du village de Lamarche en fin de journée, sans toutefois y pénétrer rapidement car ils se méfiaient d’éventuels francs-tireurs restés en embuscade dans le village. Ils occupèrent les axes routiers menant à Lamarche tandis qu’une bonne partie de l’artillerie restait en dehors. Leurs craintes étaient telles que  de nombreuses sentinelles restèrent en faction pour parer à tout de danger.

Leur  bilan des pertes était lourd ; environ 150 hommes blessés, emportés sur des charrettes en direction d’Epinal selon le témoignage de villageois.

Le commandant prussien exigea de la ville de Lamarche une contribution de guerre de 300 000 fr mais n’en perçut que 5500 fr car, craignant une riposte des francs-tireurs,  il donna l’ordre de se rapatrier sur Epinal avant d’en percevoir la totalité.

Mission accomplie pour les francs-tireurs du Camp de la délivrance qui viennent d’assurer pour un temps la sécurité de leur Camp de la Boëne dirigé par le chef militaire Martin, Sous-Préfet de Neufchâteau.



 

C’était il y a tout juste 150 ans, cela se passait dans les bois de Lamarche.

A l’avenir, lorsque vous prendrez la route qui mène de Frain à Lamarche, imaginez une colonne de 1100 Prussiens,  à pied ou à cheval, accompagnés de canons, qui marchent en rangs serrés vers Lamarche où les attendent dans les fourrés 300 francs-tireurs prêts à en découdre …

 


1 commentaire:

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